Une révolution ou un retour aux sources ?
Qui ne connaît pas le Pilot Capless ? Ce best-seller né en novembre 1963 au Japon donne le sentiment d’avoir toujours existé dans sa forme actuelle. On en connait les très nombreuses variations de couleurs ou de finition proposées par Pilot ces dernières années.
Le mécanisme unique du bouton poussoir qui, d’un clic, extrait la plume et la rétracte d’un autre, est universellement connu comme la marque de fabrique du Capless, ce fameux stylo à plume sans capuchon amovible. Le premier Capless n’était pas équipé d’un bouton poussoir mais d’un mécanisme complexe de rétractation et extraction de la plume par rotation de la partie du corps opposée à celle qui porte l’agrafe. Le premier Capless à bouton poussoir est apparu en mai 1964 et les deux modes ont cohabité jusqu’en 1966, époque à laquelle le bouton poussoir est venu supplanter le mécanisme par rotation. En 2021, Pilot fait évoluer le mécanisme afin de le rendre plus silencieux. Je dois avouer que j’aimais bien la signature sonore du Capless avec ce « click » caractéristique. Je me souviens aussi d’une réunion de travail au cours de laquelle une experte-comptable de mes amies a dû cliquer une bonne centaine de fois, animée par un Toc manifeste plus que par l’envie de tester la solidité de son stylo. Est-ce pour éviter ce « click-click » frénétique de certains utilisateurs de Capless que Pilot a réfléchi à un système silencieux ? On ne le saura probablement jamais. C’est donc une innovation et un design revisité qui caractérisent ce nouveau Capless. Un click pour sortir la plume – ouf ! on garde un « click » – un twist (rotation) pour la rentrer. Ce système « deux-en-un » a nécessité un changement de forme du bouton pressoir, qui est maintenant doté d’un petit aileron discret où le pouce peut trouver appui pour effectuer la rotation de la bague permettant de rétracter la plume. L’évolution du design ne s’arrête pas en si bon chemin : l’agrafe ne déborde plus sur l’enjoliveur de l’extrémité du stylo mais s’insère directement sur le corps et adopte une ligne plus élégante, plus fluide. La bague située entre les deux parties du corps se creuse et adopte une gravure discrète, qui reflète la lumière pour un effet « diamant ». Le stylo est disponible en « total look » noir mat ou laqué noir, bleu ou prune avec attributs rhodiés. Son diamètre est légèrement plus important que celui du Capless classique, qui reste en production, puisqu’il est de 16.6 mm au lieu de 16 mm. De même, la bague rotative élargit l’extrémité distale du stylo. Il se dégage ainsi de ce Capless LS une impression de montée en gamme évidente et de grande qualité de finition. Il est temps d’évoquer cette fameuse bague rotative : si elle peut se manipuler d’un doigt, c’est objectivement peu aisé. On la prendra donc entre le pouce et l’index. Elle permet d’extraire ou de rétracter la plume sans manipuler le bouton poussoir et dans un silence absolu. Ce bouton, quant à lui, permet d’extraire la plume d’un « click » mais pas de la rétracter. On note que lorsqu’on appuie sur le bouton, cela fait tourner la bague. On imagine la mécanique de précision qui orchestre ces savants mouvements. C’est fluide et efficace, et c’est une synthèse originale des mécanismes préexistants. On dévisse toujours le bas du corps pour accéder au logement du convertisseur ou de la cartouche, comme sur un Capless classique. La prise en main est agréable avec ce diamètre légèrement accru. L’équilibre est bon et la plume en or 18 carats, rhodiée, est disponible en largeur F, M ou B. Je teste un stylo équipé d’une plume M, douce sur le papier. Elle révèle une grande douceur et un excellent débit. J’ai rempli le stylo avec l’encre Iroshizuku Take-Sumi fournie dans le joli coffret noir en compagnie d’un bel étui en cuir pour transporter l’instrument. Ce Capless LS est donc, indiscutablement, un vrai « nouveau » stylo. Je l’aime bien en noir, mais pour avoir vu les autres couleurs disponibles, il y a de quoi hésiter… Encore une tentation… Et vous ?